3 octobre 2024
Que faire en cas de chirurgie esthétique ratée, et quels recours envisager ?
Un praticien est-il obligatoirement tenu de réussir une opération chirurgicale ? Quels recours s’offrent aux patients en cas de chirurgie esthétique ratée ? Souvent, ces questionnements arrivent trop tard en tête, après une opération aux conséquences parfois dramatiques pour la patientèle. Que faire lorsqu’une chirurgie esthétique est ratée ?
Quelles sont les obligations du chirurgien en cas d’échec de l’opération ?
Quand bien même son expertise est éprouvée, le chirurgien plastique n’a pas d’obligation quant à la réussite de son geste opératoire. Aussi, il n’est pas possible de lui reprocher légalement une chirurgie ratée. La réussite, ou l’insuccès d’une opération, pourraient être mesurés de manière différente selon l’interlocuteur. Aussi son résultat n’est-il pas quantifiable, et le praticien ne saurait pouvoir être tenu responsable d’un résultat éloigné de ce que le patient espérait.
En revanche, le chirurgien esthétique est tenu légalement par l’obligation de ne pas commettre d’erreur sur le processus. Cela tient notamment en :
- Se donner les moyens de réussir la chirurgie en question ;
- Assurer un suivi postopératoire conforme.
Dans cette perspective, il est vivement recommandé de s’assurer un devis. Celui-ci affichera les tarifs de l’acte de chirurgie esthétique, mais également le détail de l’opération à mener ainsi que le suivi opératoire. Ce document permettra de mieux situer la responsabilité du praticien en cas de chirurgie ratée. Les démarches inhérentes aux cours à privilégier par la suite n’en seront que facilitées.
Quels sont les recours à privilégier en cas de chirurgie ratée ?
En cas de chirurgie ratée, l’obligation de moyen renforcée donne souvent raison aux patients. Ceux-ci ont ainsi deux recours pour espérer remédier à l’impair chirurgical, ou, a minima, être dédommagés. Si le premier, l’accord amiable, implique la reconnaissance de l’erreur par le chirurgien, le second s’effectue par voie judiciaire.
L’accord amiable : ouvrir le dialogue et négocier avec le chirurgien esthétique
Comme dans tout litige, il est dans un premier temps important de rétablir la communication. À ce titre, en cas de chirurgie ratée, il est fortement recommandé d’en parler à votre chirurgien en premier lieu.
Certains gestes chirurgicaux n’ayant pas abouti au résultat escompté par le patient peuvent profiter d’un léger réajustement, à l’occasion d’une retouche. Cela peut notamment être le cas pour une opération de chirurgie concernant le nez, ou encore les oreilles. Une nouvelle intervention, à cette fin, peut être effectuée à moindre coût, voire gratuitement.
Par ailleurs, si le praticien reconnaît une erreur, il est possible de faire intervenir l’assurance obligatoire du praticien. Après étude du dossier, et du préjudice moral et physique subi par le ou la patiente, une proposition de dédommagement sera émise.
Ne reste plus qu’à la victime d’une chirurgie ratée d’accepter ou non cette offre.
Le cas échéant, en cas d’accord amiable et de négociation avec le chirurgien responsable de l’acte opératoire, il est recommandé de solliciter un avocat. Celui-ci pourra vous accompagner dans les démarches, et veiller à ce que l’échange se passe de la meilleure manière. En cas d’insuccès de l’accord à l’amiable, l’avocat pourra également assister le patient victime d’une chirurgie ratée vers une action en justice.
Recourir à la justice : l’ultime solution après une chirurgie ratée
Dans certains cas de chirurgie ratée, il arrive que le praticien n’admette pas son erreur. Aucun accord amiable n’est possible, et les négociations dans cette perspective n’ont jamais eu de chance d’aboutir. Il reste alors à la victime de l’opération chirurgicale défaillante une solution : l’action en justice.
Cette démarche peut s’effectuer auprès de deux entités distinctes :
- Le Conseil de l’Ordre des médecins ;
- La Justice, grâce à un avocat spécialisé accompagnant les patients à travers ce genre de démarches.
Après une chirurgie ratée, les patients disposent d’un délai de 10 ans pour porter plainte avant prescription.
Toutefois, mieux vaut ne pas tarder à entamer cette démarche, ou celle, préalable, de l’accord amiable. Un geste chirurgical raté peut bouleverser la vie de leurs victimes, avec des désagréments ne se révélant que sur le long terme.